Protégeons la santé de nos enfants
Sous l’impulsion d’Emile Roger Lombertie, maire de Limoges, la Ville de Limoges s’est engagée dans une démarche de Ville santé citoyenne. A ce titre, elle a souhaité mener une expérimentation de crèche « sans perturbateurs endocriniens (PE) ».
Pour mener à bien ce projet, la Ville de Limoges a décidé de sensibiliser les professionnels de la petite enfance et d’organiser un colloque intitulé « Protégeons la santé de nos enfants des perturbateurs endocriniens », mardi 15 novembre à 19h à la Faculté de médecine, auquel les médias peuvent assister. Environ 450 personnes étaient présentes : les professionnels de la petite enfance travaillant au sein des crèches et lieux d’accueil municipaux mais également les services de la Ville amenés à intervenir dans la démarche (direction générale de la Ville, service communal d’hygiène et de santé, commande publique, services ateliers et bâtiments …), les professionnels des crèches de la Mutualité Française Limousin, ainsi que les partenaires institutionnels oeuvrant dans le secteur de la petite enfance ( CAF, Département, HME...) et en santé environnementale ( DREAL , ADEME ....).
> Première étape : l’organisation d’un colloque destiné à sensibiliser les agents municipaux des structures de petite enfance de la Ville.
La Ville de Limoges a organisé le 15 novembre 2016 à la Faculté de médecine un colloque intitulé « Protégeons la santé de nos enfants des perturbateurs endocriniens », avec l’intervention du Professeur Archambeaud Mouveroux, chef du service de médecine interne, endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, du Docteur Nassouri, endocrinologue au CHU de Limoges et la participation du Professeur Denis Valleix, Doyen de la Faculté de médecine, de l’Agence Régionale de la Santé et de la Mutualité française Limousin. Ce colloque est destiné aux agents municipaux des structures de petite enfance de la Ville et leur participation sera valorisée dans leur plan de formation.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui interfèrent avec le système endocrinien (ensemble des organes et tissus qui sécrètent des hormones) et engendrent des dysfonctionnements au niveau de la croissance, du développement, du comportement ou encore des fonctions reproductrices. On retrouve les perturbateurs endocriniens dans de nombreux objets de notre vie quotidienne : plastiques, pesticides, conserves, aliments, tickets de caisse…. Les plus connus sont le bisphénol A (interdits dans les contenants alimentaires depuis décembre 2012) et les phtalates. La réduction des perturbateurs endocriniens est identifiée par le gouvernement comme l’une des 10 priorités dans le 3ème Plan National Santé Environnement 2015-2019. Les perturbateurs endocriniens impactent à la fois la santé de l’homme mais aussi l’environnement. La réduction de l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens est un réel défi.
Impliquée dans le développement durable et investie sur le champ de la promotion de la santé avec sa Charte Limoges Ville Santé Citoyenne, la Ville de Limoges, souhaite agir et innover en associant tout au long de sa démarche crèche « sans perturbateurs endocriniens (PE) » les agents municipaux des structures de petite enfance de la Ville.
Le projet de crèche municipale « sans perturbateurs endocriniens», portée par la Ville de Limoges, est soutenu par l’Agence Régionale de la Santé qui participe financièrement au projet. La Mutualité Française Limousin, signataire de la Charte Limoges Ville Santé Citoyenne et le CHU de Limoges s’investissent également dans ce projet.
> Seconde étape : réaliser un diagnostic conseil au sein de l’une des crèches municipales
A travers cette démarche de sensibilisation, la Ville de Limoges souhaite en effet être innovante et précurseur dans la lignée de la campagne « hôpitaux sans perturbateur endocrinien » lancée au mois de juin 2015.
La Ville de Limoges souhaite réaliser un diagnostic conseil au sein de la crèche municipale Joliot-Curie, afin d’identifier les perturbateurs endocriniens présents :
• dans les objets du quotidien des enfants :
- les jouets, les supports d’activités (pâte à modeler, crayons…)
- les emballages alimentaires, contenants, vaisselles et biberons
- les récipients utilisés en cuisine
- les produits d’entretien / produits de désinfection des mains
- les produits de blanchisserie
- les textiles (draps, bavoirs…)
- les produits cosmétiques utilisés pour les enfants
• dans les revêtements des murs, sol, plafond, portes et fenêtres
Ce diagnostic aura pour but d’identifier les « perturbateurs endocriniens avérés » c’est-à dire ceux pour lesquels des études scientifiques indiquent que le potentiel PE pour l’être humain ou d’autres organismes vivant est avéré (soit les PE de la catégorie 1A).
Afin d’étudier les pratiques d’entretien, d’aération et les pratiques culinaires, le cabinet conseil mènera des entretiens avec :
- les agents d’entretien (pour échanger sur l’entretien des locaux, les produits utilisés et les quantités utilisées, la fréquence la durée d’aération…)
- le personnel de la crèche (puéricultrice, auxiliaire de puériculture, éducateurs …)
- la direction Jeunesse
- le service Communal d’Hygiène et de Santé (chargé de l’élaboration des plans de nettoyage)
- le service Architecture et Bâtiments (afin de déterminer l’efficacité des systèmes de ventilation).
Un appel d’offre a été lancé par la Ville de limoges et un cabinet conseil sera choisi pour réaliser ce diagnostic conseil.
Une fois l’étape de diagnostic réalisé, le prestataire retenu accompagnera la Ville pour décliner un plan d’actions afin de diminuer l’exposition aux perturbateurs endocriniens repérés. Des ateliers de sensibilisation à l’attention des familles seront également proposés.
Cette démarche pourrait ensuite être déclinée au sein d’autres crèches municipales ou toutes autres structures accueillant des jeunes enfants.