Une exposition à découvrir aux archives municipales jusqu'au 31 août 2018
Les commerces limougeauds au 19e siècle
En 2016, les Archives municipales ont fait l’acquisition d’une collection de 256 chromolithographies (impressions lithographiques en couleur) réalisées sur des encarts publicitaires de commerces limougeauds.
Une trentaine d’établissements ont pu être identifiés, grâce au nom de leurs fondateurs : Goursat (chapeaux et bonnets), Chaminot (tissus), Labrouasse (vins), Magondeaux (bonneterie et lingerie), Brunot (pharmacie), Chamiot (ébénisterie, tapisserie) ou de leur enseigne, que l’on peut encore pour certaines distinguer sur les façades du centre-ville.
La révolution industrielle bat son plein en France et en Limousin, et il s’agit de faire rayonner l’entreprise et développer l’attractivité des commerces. Les chromolithographies sont ainsi, comme le précise le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon, les vecteurs « d’une rationalisation des informations sur les matières premières, les produits, les prix, les articles mis en vente ».
Chaque encart publicitaire comporte deux volets : une illustration sur le recto et sur le verso, une description de l’entreprise avec l’adresse, des informations sur les produits mis en vente et pour certains, des messages commerciaux, humoristiques ou de morale civique.
Les illustrateurs sont la plupart du temps anonymes et ont développé des graphismes riches et variés. Ils ont produit une grande diversité de thèmes et contenus pour partie humoristiques (dessins et caricatures), artistiques (motifs floraux), historiques (monuments) mais aussi des évocations de ce qui était censé représenter les coutumes et traditions françaises et étrangères. Sont également représentées des scénettes de 6 à 10 vues racontant une histoire à la manière d’un jeu d’images.
Les imprimeurs, en dehors de Noury implanté à Saint-Léonard-de-Noblat, sont situés hors de la région : Paris, Amiens, Dôle…
Les « chromos », une nouvelle technique d’impression
Le procédé d’impression lithographique en couleur ou chromolithographie date de 1837. Il s’agit d’une impression par superposition des couleurs, qui fut à l’époque un progrès important de l’imprimerie et de la communication.
Au cours du 19e siècle, la chromolithographie se développa et se perfectionna, touchant, outre le domaine du commerce, celui de l’imagerie populaire, des images religieuses, morales et patriotiques, largement diffusées par le colportage. Très vite se développe l'édition de livres illustrés pour les enfants, de jeux, d'images à découper et à assembler, de cartes géographiques pour les écoles ainsi que des reproductions d'œuvres d'art, ou encore de vues « souvenirs » de sites touristiques, à partir de photographies en noir et blanc remises en couleurs.
Ce procédé fut utilisé par de grands affichistes comme Toulouse-Lautrec ou Chéret.
Archives municipales – 1 place des Jabobins
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